Saint Jean sur Erve est un village pittoresque, tapis au fond d'une petite vallée arrosée d'un bras de l'Erve et de l'Erve elle-même. En 1935, le village comptait 909 habitants, et comptait beaucoup plus de commerçants que VAIGES ou Saint DENIS d'ORQUES grâce à la gare de tramway de LAVAL et du MANS. À cette époque, le village se distingue des autres par son dynamisme. On y trouvait : six épiceries, une boulangerie, une meunerie, une boucherie ravitaillant les habitants. Deux quincailleries, douze cafés dont quatre restaurants et deux hôtels permettent de se désaltérer, de déguster ou de se reposer. En plus de tous ces commerces, de nombreux artisans collaborent à la vie active de la commune. Un menuisier-ébéniste, deux charrons, deux charpentiers-couvreurs, deux maçons, deux maréchaux-ferrants, un bourrelier-cordonnier, un mécanicien-auto. Il existe aussi des artisans aux travaux différents : trois cordonniers, deux tailleurs hommes, des couturières pour les femmes, deux chapeliers, deux coiffeurs hommes et deux coiffeurs dames, des lavandières, deux chiffonniers et un assureur. En effet le village est alors la gare terminus qui amène un trafic important et favorise la marche de tous les commerces.
La commune de St Jean sur Erve fut marquée par plusieurs guerres :
- Le combat contre les anglais sous le règne de Louis XI (1433) : la guerre de cent ans a démoli et ruiné le bourg.
- La guerre des Chouans (1794) : royalistes et catholiques d’origine vendéenne. Ils sont dans le bourg dès 1794 et y trouvent un appui favorable de la paroisse malgré l’opposition de paysans, de gendarmes, tous républicains comme la famille DUGUE. Leur fille Perrine décide, le 22 mars 1796, de se rendre à Ste Suzanne pour fournir à ses frères réfugiés là-bas des renseignements sur les déplacements des Chouans. Arrêtée par trois Chouans en cours de route, elle est retrouvée morte dans un fossé près du chêne des Evêts (forêt de Chammes). Une chapelle a été élevée en son honneur en 1797 sur le lieu de la Haute-Mancellière.
- La guerre Franco-Allemande (1870-1871) : le seul combat sérieux en Mayenne a été livré à St Jean. En 1868, la reine Isabelle d’Espagne est renversée et la république n’ayant pas la majorité, l’Espagne se cherche un roi. Bismarck, ministre des affaires étrangères en Prusse propose comme candidature le cousin du roi Guillaume Ier de Prusse. Le risque d’une alliance Prusso-Espagnole fait réagir Napoléon III déclarant la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870.
La guerre survient à St Jean le 11 janvier 1871. Le village est un lieu stratégique pour le combat, celui-ci situé sur l’axe de LAVAL et l’un des derniers de la région Bretonne caractérisée comme une région barbare. Un monument commémoratif de cette bataille a été édifié en 1897. Il a été déplacé en 2005 près de la mairie.
Les communes de Saint Jean Sur Erve et Blandouet ont fusionné au 1er janvier 2017. Le nom de la commune nouvelle est Blandouet - Saint Jean.